Le dépistage familial
Une maladie autosomique récessive
Nous avons tous 46 chromosomes: un jeu de 23 chromosomes hérité de notre mère et un jeu de 23 chromosomes hérité de notre père, soit 23 paires
- Chaque chromosome contient des milliers de gènes différents
- Chaque gène possède 2 allèles (un hérité du père et un de la mère)
- Le gène de maladie de Wilson est situé sur le chromosome 13
- Plus de 500 anomalies de ce gène Wilson ont été décrits dans la maladie de Wilson
On estime qu’en France 1 personne sur 100 est porteuse d’un seul allèle anormal. Ces personnes, dites hétérozygotes, ne développeront pas la maladie, mais elles peuvent transmettre l’allèle anormal à leurs enfants
Pour être atteint de la maladie de Wilson, il faut que les deux allèles du gène Wilson portés par les deux chromosomes 13 soient altérés.
Dans la très grande majorité des cas, les parents d’une personne atteinte de maladie de Wilson sont porteurs d’un seul allèle anormal. Ils sont dits hétérozygotes ou porteurs sains car ils ne développeront pas la maladie
Le risque pour les enfants d’un patient atteint de maladie de Wilson d’avoir la maladie de Wilson est évalué à 1/200.
En thétorie, il y a deux possibilités :
- ▸ Le conjoint n’a aucune anomalie sur le gène Wilson. Tous les enfants sont hétérozygotes, porteurs; ils ne développeront pas la maladie
- ▸ Le conjoint est hétérozygote, porteur sain. Dans ce cas, un enfant sur deux est malade et un sur deux hétérozygote porteur sain
En pratique, en dehors de mariage consanguin, on ne connait pas le statut « génétique » du conjoint. En effet, il n’est pas actuellement recommandé de rechercher les anomalies génétiques chez un conjoint non apparenté ; toutes les anomalies du gène Wilson n’étant pas connues, les résultats de l’analyse génétique pourraient être faussement rassurants.
À qui proposer le dépistage familial ?
- Impérativement aux frères et sœurs de la personne diagnostiquée, et ce dès l’âge de 3 ans. Le risque d’avoir la maladie est, à chaque naissance, pour la fratrie de 25 % (schéma 1).
- Aux enfants de la personne diagnostiquée, âgés de plus de 3 ans, même si en l’absence de consanguinité le risque est faible (0.5%) (schéma 2).
- Aux parents, oncles, tantes et cousins, du fait d’observations exceptionnelles récemment publiées par le CRMR. Dans 2 cas, un des parents d’une personne malade présentait une forme asymptomatique de la maladie de Wilson. Nous avons également observé, de manière tout aussi exceptionnelle, dans une même famille, la maladie chez une tante et un neveu. Il s’agit de cas très rares, mais comme il existe un traitement efficace de la maladie de Wilson, le CRMR préfère proposer largement un dépistage.
Le dépistage ne concerne pas le conjoint d’un patient atteint de maladie de Wilson, en l’absence de consanguinité.
Le risque pour le conjoint d’être hétérozygote, c’est-à-dire porteur sain est de 1/ 100. La recherche d’une anomalie du gène Wilson peut être longue et négative. D’autre part, les altérations du gène ne sont ni toutes détectées ni toutes interprétables.
S’il existe une consanguinité entre la personne atteinte de maladie de Wilson et son conjoint, un dépistage peut être proposé au conjoint.
Quel bilan réaliser ?
Le bilan de dépistage familial comporte :
- Un examen clinique
- Des examens biologiques :
- Numération formule sanguine, dosage des plaquettes, bilan hépatique, taux de prothrombine
- Bilan cuprique : céruloplasminémie, cuprémie, REC, cuprurie des 24 heures
Un examen de biologie moléculaire qui diffère en fonction du bilan de dépistage familial :
- Pour les frères et sœurs atteints de maladie de Wilson :
- Les deux anomalies génétiques détectées chez la personne atteinte de maladie de Wilson sont recherchées
- Si une seule anomalie génétique est trouvée associée à un bilan cuprique anormal, une analyse complète du gène Wilson est réalisée
- Pour les apparentés :
- Présentant un bilan cuprique anormal, une analyse complète du gène Wilson est réalisée
- Présentant un bilan cuprique normal, l’examen de biologie moléculaire se limite à la recherche des anomalies génétiques identifiées chez la personne diagnostiquée. Cet examen permet de rechercher si l’anomalie détectée chez la personne atteinte de maladie de Wilson a été transmise et si oui, laquelle. Il n’a donc pas pour objectif de porter un diagnostic de maladie de Wilson