Les différentes atteintes de la maladie
Les atteintes hépatiques :
Chez toutes les personnes atteintes de maladie de Wilson, l’accumulation du cuivre débute dans le foie.
L’atteinte du foie est de sévérité très variable ; elle peut rester longtemps silencieuse, se manifester de manière progressive ou brutale.
Elle peut ressembler à une hépatite virale : fatigue importante, perte d’appétit, élévation des enzymes hépatiques appelés transaminases (ASAT et ALAT). Parfois cette atteinte se manifeste par une jaunisse (ictère avec une coloration jaune de la peau, du blanc des yeux) associée à un gonflement du ventre dû à l’accumulation de liquide (ascite), et/ou à un gonflement des chevilles (œdème des membres inférieurs).
Lorsque le foie est sévèrement endommagé et que son fonctionnement est très altéré, on parle d’insuffisance hépatique qui peut mettre la vie du patient en danger.
Enfin l’atteinte du foie peut évoluer vers une maladie hépatique chronique sévère. Cela correspond à la transformation progressive du foie en un organe « dur » composé de tissu « cicatriciel » fibreux. Cette maladie hépatique s’accompagne parfois d’une augmentation de volume de la rate et d’une dilatation des veines de l’œsophage (varices œsophagiennes).
Les examens :
▸ Les analyses de sang peuvent confirmer l’atteinte du foie en révélant un taux élevé de transaminases hépatiques ;
mais il faut savoir, que ce bilan sanguin de la fonction du foie peut être normal.
▸ L’échographie hépatique réalisée avec une sonde posée sur le ventre, permet de mieux apprécier l’atteinte hépatique,
de rechercher une augmentation du volume de la rate.
Cet examen indolore peut dans certains cas être complété par une IRM hépatique.
▸ Le fibroscan permet de mesurer l’élasticité ou la dureté du foie ;
celle-ci est liée à l’atteinte du foie. Cet examen est indolore et est réalisé avec une sonde posée sur l’abdomen.
▸ La biopsie du foie est effectuée dans les cas de diagnostics difficiles.
Elle permet de mesurer le taux de cuivre dans le foie et d’analyser finement les lésions qui s’y trouvent.
Elle se fait sous anesthésie locale ou générale.
Les atteintes neurologiques :
Les symptômes neurologiques varient en fonction des zones du cerveau endommagée. Il s’agit par ordre de fréquence de :
- tremblements des bras, des jambes, de la tête
- difficultés à articuler (dysarthrie)
- contractions anormales des muscles qui entrainent des torsions des mains, des pieds, de la face (dystonie)
- lenteurs d’exécution des mouvements
- difficultés à écrire
- difficultés à avaler (troubles de la déglutition)
- changements de comportement avec désinhibition, addiction, changements d’humeur, irritabilité, impulsivité, dépression…
- troubles neuropsychologiques associant difficultés de concentration, d’attention, entrainant un affaiblissement des résultats scolaires ou des difficultés professionnelles
Il est important de savoir que les patients présentant des symptômes neurologiques ont toujours une atteinte du foie.
A retenir :
▸ Les symptômes neurologiques s’aggravent en l’absence de traitement.
▸ Sous traitement, l’amélioration est lente, ne pouvant apparaitre qu’après plusieurs mois.
De plus, lors de l’instauration du traitement, on peut observer une aggravation des symptômes qui est le plus souvent réversible.
▸ Des échelles neurologiques permettent de suivre précisément l’évolution,
par exemple l’Unified Wilson Disease Rating Scale (UWDRS).
L’évaluation des tremblements ou d’une raideur distale peut être réalisée par des tests d’écriture comme le DPRE (Débit Précision Rythmicité Echelle visuelle analogique ; T. Peron-Magnan). Ce test est utilisé pour mesurer le ressenti du patient par rapport à l’écriture. Il faut par exemple, écrire le plus vite possible pendant une minute la phrase « je respire le doux parfum des fleurs » ou tracer l’intérieur de spirales et enfin slalomer entre des points dans les mêmes conditions.
Outre l’examen du neurologue, l’examen de référence est l’IRM cérébrale qui permet de visualiser les lésions du cerveau témoignant de l’accumulation cérébrale du cuivre ; celle-ci est le plus souvent anormale chez les patients ayant des signes neurologiques.
Les atteintes oculaires :
L’examen de l’œil est particulièrement important dans la maladie de Wilson. En effet, au diagnostic 40% des patients et quasiment tous ceux qui ont des symptômes neurologiques ont un anneau péricornéen, brun verdâtre, doré, caractéristique, l’anneau de Kayser-Fleischer.
Cet anneau, exceptionnellement visible à l’œil nu, doit être recherché en ophtalmologie, par un examen spécifique totalement indolore, à la lampe à fente. Cet anneau ne modifie pas l’acuité visuelle.
Les autres atteintes :
Chez les femmes, les règles peuvent être irrégulières. Cela peut être le premier symptôme. Avant le diagnostic, les fausses couches sont également fréquentes.
Certains patients peuvent souffrir d’un mauvais fonctionnement des reins. Les calculs (lithiases) urinaires ou biliaires sont fréquents.
Les patients avec forme sévère ayant entraîné un alitement prolongé peuvent développer une atteinte osseuse.